La peinture moderne : tout savoir
Beaucoup sont encore dubitatifs et choqués devant la forme atypique d’une toile moderne. En effet, pour certains, elle est incompréhensible, voire mal réalisée. Si tel est justement votre cas, on vous dit tout à propos de cet art mystérieux, mais magnifique dans cet article. Bonne lecture !

Quelle est la différence entre la peinture traditionnelle et la peinture moderne ?
Leurs noms sont déjà très évocateurs dès qu’il s’agit de différencier la peinture moderne et celle traditionnelle. D’une part, la peinture traditionnelle ou classique est une forme d’art basée sur des faits réalistes comme le témoigne l’œuvre de Léonard de Vinci « La Joconde ». En principe, elle est caractérisée par trois éléments clés. D’une part, une peinture est dite traditionnelle lorsqu’elle arbore un style figuratif (c’est-à-dire qui représente une chose précise). Et d’autre part, elle se reconnaît de par sa virtuosité technique en matière d’exécution qui reflète la difficulté de l’action de peindre. Enfin, il y a le rôle esthétique qui doit créer une sensation de plaisir et de satisfaction chez les spectateurs.
D’un autre côté, la modernité est le parfait opposé de la tradition. Ainsi, la peinture moderne consiste donc à réaliser un tableau inversement à ces différents éléments. En clair, cette forme de peinture repose sur ce qui n’est pas concret. On parle de peinture abstraite. Elle n’a pas pour finalité de créer un plaisir purement esthétique, mais plutôt sur le plan intellectuel.
La peinture moderne : comment cela a-t-il commencé ?
Tout a commencé au début du XXe siècle notamment avec l’arrivée de la photographie sur le devant de la scène. Cela a permis de faire évoluer l’univers de la peinture puisqu’elle ne consistera plus à reproduire le réel, la photographie s’en charge déjà. Ainsi, il va falloir donner à la peinture un autre rôle plus important. Dans ce cadre, il faut s’intéresser de près à la notion de fauvisme et de cubisme. S’agissant du fauvisme, c’est le fait de remplacer les formes par des couleurs schématiquement parlant. Concrètement, le tableau sera uniquement composé de couleur et non plus de forme ou de dessin. Quoi qu’il en soit, le fauvisme permet d’ores et déjà de s’éloigner de la peinture traditionnelle.
Pour ce qui est du cubisme, il met à l’honneur la forme au détriment de la couleur. Le tableau réalisé par Picasso intitulé « Les demoiselles d’Avignon » en est le parfait exemple. Et pour cause, vue de profil, de dos ou de face, on aperçoit les corps des femmes qui sont plus ou moins déformés. En règle générale donc, le cubisme consiste à interpréter le réel sous tous ces angles telles les faces d’un cube. Mais dans l’ensemble, les notions de fauvisme et de cubisme sont les premiers pas vers l’art abstrait et conceptuel.
Les principaux fondateurs de l’art abstrait !
L’action de trois artistes maîtres de l’art abstrait a conduit à la naissance de l’art moderne. À savoir, Mondrian, Malevitch et Buren.
Piet Mondrian
L’artiste néerlandais Pieter Cornelis Mondrian ou Piet Mondrian est l’un des créateurs de l’art abstrait. Il a commencé par la peinture de paysages classiques avant de s’éloigner petit à petit de la peinture traditionnelle et rejoindre les artistes d’avant-gardes. Par la suite, il a réussi à trouver un langage pictural qui est lui est propre fondé sur le choix de couleurs pures et le jeu des verticales et horizontales. Et grâce à sa composition, il a continué l’idée du cubisme. Sa simplification de la peinture est assurée par ses formes rudimentaires et ses trois coloris primaires.
Malevitch
Kazimir Malevitch est un artiste mondialement célèbre en particulier pour avoir exposé la pierre de fondation de l’abstraction qui est le « Carré noir sur fond blanc ». Il est né à Kiev en 1879 et fait partie des premiers artistes de l’art abstrait du XXe siècle. Fondateur du courant artistique « suprématisme », il est à la fois sculpteur, théoricien et peintre. Et après le « Carré noir sur fond blanc », Malevitch poursuit avec le « Carré blanc sur fond blanc ». Le but étant de raconter la disparition de l’image, de l’œuvre et du sujet. En tout cas, l’œuvre de cet artiste russe ne dégage aucun plaisir esthétique, mais uniquement de plaisir intellectuel. On se trouve bel et bien devant un art abstrait, car c’est le sens qui est privilégié et non le concret.
Daniel Buren
L’artiste français Daniel Buren est en même temps peintre, plasticien et sculpteur. C’est un expert dans l’art, la peinture et la décoration. Ses premières œuvres furent des tableaux en forme arrondie et revêtus de couleurs variées. Mais ce qui l’a rendu mondialement célèbre c’est son concept d’ « œuvre in situ » qui met l’accent sur l’importance du contexte de l’œuvre d’art. D’ailleurs, ce grand artiste a permis de voir au-delà du « Carré noir sur fond blanc ». C’est en effet grâce à lui qu’on assiste actuellement à la disparition du tableau en lui-même. Ce type d’œuvre avec cadre sans toile a été vu en exposition artistique à Beaubourg. Ensuite, Daniel Buren a organisé une exposition, mais cette fois-ci sans aucune œuvre d’art. Les spectateurs traversent donc les murs où il n’y a pas d’œuvre d’art à contempler. Dans ce cas, c’est le musée qui fait office d’œuvre d’art.
Enfin, on termine avec la notion de « performance » (ou happening) qui désigne la pratique artistique oscillant autour d’une action ou d’un évènement que l’on considère comme une œuvre d’art. Il peut s’agir d’une action provisoire ou tout simplement imaginée. Et désormais, certains évènements ou actions éphémères peuvent se substituer à l’objet d’une œuvre d’art comme les châteaux de sable ou encore les sculptures de glace. Une chose est sûre, nous sommes actuellement à un stade final où l’œuvre d’art se dématérialise complètement. Par ailleurs, la tradition selon laquelle l’œuvre d’art est unique n’est plus d’actualité. Marcel Duchamp a déclaré que ce n’est plus la fabrication qui est la plus importante, mais c’est plutôt l’acte ou le geste en lui-même.